J’ai rencontré Sarah il y a un peu plus de 10 ans, alors que nous étions tous les deux de retour sur les bancs de l’école. Sarah est très vite devenue une amie complice, et le voyage un de nos sujets favoris. Quelques mois plus tard, Sarah prit la décision de partir faire un tour du monde, parce que « les planètes étaient alignées » me disait-elle. De mon côté, mon projet de podcast sur le voyage venait de naître, et c’est tout naturellement que Sarah fut ma 1ère invitée pour partager son tour du monde.

Presque 10 ans ont passé et j’ai eu envie de savoir ce que tous ces voyageurs au long cours que j’avais interviewés étaient devenus. Il y a un an, j’ai recroisé Sarah à Paris pour une première interview que nous avons enregistré dans les jardins du Luxembourg. Il faisait beau, et c’est en marchant le long des allées ombragées que Sarah se confia à moi sur son retour de tour du monde.

« Mon retour de tour du monde fut un chaos ! »

Les planètes n’ont pas été alignées à mon retour, cela a même été très très dur : c’était le chaos. J’ai vécu neuf mois qui ont été magiques. Il y a eu une vraie difficulté à revenir à la réalité.

Le retour, ça a été de faire face à des personnes qui ne comprenaient pas forcément ce que j’avais vécu. J’avais envie de partager mon tour du monde mais les gens autour de moi n’étaient pas forcément à l’écoute. Quelqu’un m’a dit un jour : « Ah mais, vous n’êtes pas parisienne vous ? ». Je suis revenue en plein mois de novembre, je pense qu’en plus je n’avais pas choisi forcément le bon moment.

« J’ai apprise à être fidèle à moi-même… »

Je pense qu’aujourd’hui dans ma vie, le plus important c’est d’être fidèle à moi-même. Il s’est passé beaucoup de choses depuis neuf ans : aujourd’hui je suis maman d’une petite fille qui a 15 mois, Anna. J’ai envie de continuer à voyager avec ma famille, j’ai envie aussi de partager à ma fille cette liberté, cette connaissance du monde que j’ai eu pendant mon tour du monde.

« …et être plus présente à ce qui m’entoure. »

J’essaie de faire partager à mon compagnon ce qu’on appelle le « slow travel« , cette façon de voyager plus lentement qui me permet d’être plus présente à ce qui m’entoure. J’ai souvenir d’un échange où on m’a dit de continuer de vivre mon tour du monde ici, à Paris où je vis maintenant. Ca m’a beaucoup aidé à trouver un équilibre.

« Il n’y a pas d’échecs : on apprend toujours ! »

Un tour du monde, ce sont des expériences qui seront utiles à la fois dans le monde professionnel mais aussi dans la sphère personnelle. Celui qui ne fait rien ne risque pas de se tromper, d’échouer. Si on tente quelque chose, on peut parfois faire des mauvaises rencontres, mais la vie nous apprend par toutes ces expériences.

« Le mot que j’aime bien c’est l’audace. C’est oser. Aller vers l’autre. »

On ne vous reprochera jamais d’essayer. L’audace, c’est tenter. C’est d’essayer d’atteindre la lune, au pire on tombera dans les étoiles. Le voyage, c’est aussi être à Paris aujourd’hui, là où je vis.

« Le Taj Mahal reste pour moi un des plus beaux monuments au monde. »

C’est une histoire d’amour derrière ce monument : ce marahaja qui construit un mausolée pour sa femme, c’est magique. La Nouvelle-Zélande reste aussi un très bon souvenir. Cette nature, ces paysages, ces lumières… La population amicale. Il faut passer du temps pour découvrir ce pays.

« Mon mode de voyage préféré : le slow travel ! »

Mon retour du monde m’a appris à voyager différemment : je préfère l’échange avec les populations locales que de cocher des cases sur un guide touristique. Il y a des pays où il existe une forte entraide entre les générations. Cela m’inspire, me donne du sens et me nourrit. Mais le slow travel n’est pas simple : j’essaie au maximum de prendre les trains et les transports lents, même si ce n’est pas toujours facile de voyager de manière « responsable ». Par contre, ma manière de consommer (les fringues par exemple) a beaucoup changé depuis mon tour du monde. Je consomme plus local, je fais avec ce que j’ai. Je suis plus minimaliste, je suis plus attentive à mon environnement.

« Je voyage toujours par instinct, surtout pour ma fille. »

Ma fille a fait son premier voyage a deux mois. On l’a fait voyager pour qu’elle découvre le monde. Aujourd’hui, elle est devenue très sociable. Avec une enfant, il faut juste savoir s’organiser. On est plus à l’écoute de nos besoins. La crise sanitaire nous a fait peur au début mais on voyage de nouveau dès qu’on peut. Mais le but n’est pas de faire tous les pays du monde !

« Mon tour du monde a été une grande étape dans ma vie. »

J’ai eu des moments de vie difficiles avant mon tour du monde mais ce voyage et la naissance de ma fille m’ont permis de grandir énormément. Je compte continuer ce voyage vers la liberté, la découverte, le collectif. Connecter les coeurs, rencontrer l’autre. Donner, échanger. Le voyage reste un retour vers l’essentiel. Ce qui est important, c’est ce qui se passe dans l’instant présent.