Nommé en 2008 le “plus grand voyageur existant sur Terre”, André Brugiroux a aujourd’hui 75 ans et a commencé son premier tour du monde en stop en 1967 : pendant 18 ans, il a parcouru 135 pays. A son retour et pendant 30 ans, il fait des retours incessants entre la France et des dizaines de pays pour finalement avoir la satisfaction de réaliser le rêve qu’il convoitait : “visiter tous les pays et territoires du globe, c’est-à-dire les 251 entités que l’on peut dénombrer à l’heure actuelle”. Un pari fou qu’André Brugiroux nous raconte…
« J’ai pris une vie sabbatique. »
De 1955 à 1973, j’ai passé 18 ans sur les routes sans rentrer en France. J’ai vu ensuite tous les autres territoires du monde, à savoir 251 entités.
« En 1955, ce n’était pas si facile de voyager. »
A l’époque, il n’y avait pas d’avions à réaction, mais des avions à hélices réservés aux plus riches. Mon père n’a jamais voyagé, et moi j’avais ce rêve, une insatiable curiosité de découvrir le monde. Les tours du monde d’aujourd’hui chez les plus jeunes, c’est souvent un voyage d’un an. Moi, je voulais tout voir.
« J’ai voulu faire un tour des hommes. »
J’ai voulu rencontrer les hommes. Mes premiers souvenirs d’enfance, c’était la guerre. Je ne recherchais pas l’aventure à l’époque, mais le coeur de l’homme. Je voulais rencontrer les hommes pour connaître les points communs, les différences et les cultures. Ma motivation était une question simple : est-ce que la paix est possible ? Ca a été ma quête.
« Au départ, je n’ai rien planifié. »
Y a un espèce de destin qui était tracé. Je n’avais pas d’argent, je ne parlais pas de langues étrangères. J’ai fait l’école hôtelière et je suis allé travailler comme serveur en Ecosse. Avec 10 francs en poche, j’ai appris l’anglais. Puis les pays se sont enchaînés… Au Canada, j’ai pu économiser et je me suis dit que mon rêve allait enfin être possible : faire le tour du monde.
« J’ai sorti mon pouce sur les routes de la terre pendant 6 ans. »
A la fin des années 60, il fallait faire la queue pour faire du stop. Mais j’ai pu visiter comme cela 135 pays, traversé 400 000 km avec 1 dollar par jour en poche.
« Il aurait fallu me tuer pour m’empêcher de terminer mon rêve. »
Je suis allé 6 fois en prison, j’ai été déporté 2 fois… J’ai été accueilli avec une baïonnette en Afghanistan, une mitraillette au Vénézuela… J’ai eu de la chance, même si j’ai cumulé les aventures rocambolesques. Bien sûr, j’ai eu peur aussi parfois.
« Le défi des hommes : l’unité dans la diversité. »
Il n’y a plus de distance. Les hommes sont une grande famille. Chaque culture doit rester unique mais il faut coordonner l’ensemble. Nous sommes tous citoyen du monde. Tous les hommes ont un coeur et des sentiments. On a des points de vue différents, mais la paix est devenue aujourd’hui une nécessité. La guerre ne résout plus rien. Je crois que le futur ira vers plus de paix, une paix durable. J’ai trouvé des réponses sur comment établir la paix avec la foi bahá’í. Ce plan mondial pour la paix fonctionne au niveau global. Il y a donc un espoir, à chacun de juger si cette solution fonctionne pour lui ou pas.
« Je dis aux plus jeunes : voyagez, pour apprendre à connaître l’autre. »
Il faut partir découvrir des cultures différentes. Tous ceux qui voyagent n’ont plus le même regard à leur retour.
« La terre n’est qu’un seul pays, et tous les hommes en sont les citoyens. »
C’est la conclusion de mes premières années de voyage. C’est ce qui m’anime. Voyager, c’est être à pied au milieu des gens.
Vous pouvez retrouver l’histoire d’André Brugiroux sur son site : andre.brugiroux.free.fr. Découvrez également ses livres : La terre n’est qu’un seul pays et Une vie sur la route.